14 juin 2013

Pour Faouzia Hariche, les femmes portant le foulard n'ont pas de droits!



« Contrairement au cas de Grâce-Hollogne, nous appliquons les dispositions légales du décret neutralité de 1994 - qui insiste sur le fait de s’abstenir de toutes formes de prosélytisme - et le règlement de travail de la Ville - qui interdit le port de signes philosophiques sur le lieu de travail » Faouzia Hariche (PS), Echevine de l’Enseignement de la Ville de Bruxelles - 11/06/0213 (1)


Suite à la réaction de Madame l’Echevine Faouzia Hariche sur l’avis du Conseil d’Etat du 17 avril 2013 autorisant le port du foulard pour les professeurs de religion, et son refus de l’appliquer dans sa circonscription, le M.E.E.T. réagit avec ferveur et condamne fermement cette décision qui va à l’encontre de tout principe de justice et rappelle, par la même occasion, que les outils juridiques n’ont pas vocation à être utilisés à tord et à travers et de manières abusives contre les citoyens.

En effet, le décret du 31 mars 1994 évoqué par Madame Hariche est désuet. Un nouveau décret, daté du 17 décembre 2003, qui abroge de facto le précédant, impose certes aux enseignants « d’adopter une attitude réservée, traiter les options religieuses en des termes qui ne peuvent froisser, s’abstenir de tout propos partisan dans les problèmes idéologiques et refuser de témoigner en faveur d’un système philosophique ou politique quel qu’il soit » mais mentionne surtout que « rien n’interdit aux professeurs de religions reconnues de porter tout signe d’appartenance, y compris vestimentaire ».
Xavier Delgrange, membre du Conseil d’Etat, disait à ce propos : « l’enseignement de la religion échappe pratiquement totalement au contrôle des autorités publiques […] Les titulaires de cours de religions reconnues ne sont pas astreints au devoir de neutralité et même, le prosélytisme de leur part n’est pas critiquable ».

Dès lors, le M.E.E.T. se pose la question suivante: par quel miracle démocratique, une élue politique se donne-t-elle le droit de refuser d’appliquer un arrêté promulgué par une instance juridique dont nul n’est censé ignorer la loi?

On ne cesse de parler de « diversité », de « multiculturalité », de « vivre ensemble ». Cependant, force est de constater qu’aujourd’hui rien n’est fait pour respecter l’autre dans ses droits et son intégrité, en l’occurrence un simple code vestimentaire propre à une partie des femmes musulmanes leur vaudra l’exclusion sociale. Ceci, à une période où l’accès à l’emploi sur Bruxelles est devenu un chemin de croix, où les violences morales et islamophobes battent leur plein tandis que l’enseignement bruxellois devient tristement célèbre dans les rapports internationaux pour son exceptionnelle discrimination.

L’attitude des élus de Bruxelles qui, au moment des élections, n’hésitent pas à racoler auprès de la misère à laquelle ils contribuent, dépasse l’imagination des plus pessimistes d’entre nous.

Par ailleurs, aux dérives des élus politiques, s’ajoutent les multiples abus des directions d’écoles qui, sous l’impunité ministérielle, se permettent de violer les articles 19 et 24 de la constitution belge, le décret neutralité, etc. ; ce qui engendre chaque jour de graves discriminations passées totalement sous silence. Nous travaillons à la récolte d’une infime partie des témoignages relatant ces discriminations et nous sommes choqués, nous le répétons, par la gravités des faits.

Par conséquent, nous, membres du Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou-te-s, constatant que les interpellations politiques restent caduques (les promesses de débat faite après l’action menée par le MEET le 6 septembre 2012 n’ont jamais vu de suite !) et appelons à une coordination afin de contester cette décision de Madame l’échevine Faouzia Hariche, ainsi qu’à une large mobilisation pour des actions qui se feront très prochainement.

Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou-te-s !




Pour nous rejoindre et pour toutes informations complémentaires : m.e.e.t.belgium@gmail.com


(1) http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/article/436854/pas-de-foulard-dans-les-ecoles-de-la-ville.html

24 janvier 2013

Evénement: Atelier-débat le 10 février 2013

Suite au succès de notre première projection-débat et pour répondre à la demande qui nous a été faite ensuite, nous avons le plaisir de vous convier à notre deuxième atelier-réflexion intitulé :


« Et mon foulard dérangea : retour sur la genèse de la problématique du port du foulard. Outil pour mieux comprendre et (ré)agir »


Dimanche 10 février 2013 de 14h30 à 18h

Rue Stephenson, 82 à 1030 Bruxelles (Tram 55 - arrêt pavillon)


A travers une présentation, nous vous exposerons de manière interactive le fruit d’une recherche sur origines historiques de la « problématique » du port du foulard. L’objectif est de permettre à tou-te-s une compréhension optimale de la problématique, en analysant les origines historiques, puis l’articulation publique et médiatique de la question.

" Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse tournera toujours en faveur des chasseurs. "

Nous vous inviterons ensuite au débat-réflexion en petits ateliers, pour continuer dans notre élan et construire ensemble la lutte contre ces discriminations.

Au Programme :


14h30 : Acceuil
15h00 : Feed back sur ce qui est ressorti des échanges de la précédente activité M.E.E.T. !
15h15 : Présentation « Et mon foulard dérangea ! »
16h00 : Pause
16h20 : Atelier débat-réflexion
17h40 : Conclusion et présentation de l’agenda des futurs ateliers

Places limitées!

INSCRIPTION OBLIGATOIRE à l'adresse m.e.e.t.belgium@gmail.com


Réservé à un public féminin!



Mouvement pour l'Egalité et l'Emancipation de Tou-te-s!


06 novembre 2012

MEET! for empowerment! PROJECTION-DEBAT

Nous inaugurons le M.E.E.T (Mouvement pour l'Egalité et l'Emancipation de Tout.e.s) avec des idées neuves! Ce dimanche 11 novembre, nous projetterons l'excellent documentaire "Un racisme à peine voilé", et organiserons dans la foulée des ateliers-débats.
Nous partirons de vos témoignages pour une future publication.

Soyez actrices de votre changement, rejoignez-nous accompagnées de toutes celles qui se sentent concernées !

ATTENTION PLACES LIMITEES, INSCRIPTIONS OBLIGATOIRES

à diffuser!
 Au sein du MDF (Mouvement des Droits Fondamentaux), des militant.e.s ont œuvré depuis plusieurs années à une réflexion et à des actions visant à mettre en lumière et en débat les discriminations, inégalités et injustices basées sur les critères ethniques, de genre, de religion. Pétitions, manifestations, ateliers, rédactions d'articles, nous avons essayé d'impulser des mouvements d'émancipation et d'autonomie, pour casser les préjugés et repousser le rouleau-compresseur des racismes institutionnalisés.

Aujourd'hui, nous, ces militant.e.s toujours déterminé.e.s à ne pas lâcher le terrain, sommes heureux de vous annoncer que ces actions continueront de plus belle, et que divers projets verront le jour. Le tout dans une perspective encore plus dynamique et active, en mettant plus que jamais en avant l'émancipation et l'empowerment de toutes et tous. Nous avons donc créé une ASBL qui concrétisera ces projets et regroupera une équipe ouverte à tou.te.
s celles et ceux qui veulent contribuer à ce que les mots égalité et droits fondamentaux signifient plus que des termes couchés dans des conventions et déclarations abstraites. Nous annonçons donc ici officiellement la création du M.E.E.T.


Le M.E.E.T, pour Mouvement pour l'Égalité et l'Émancipation de Tout.e.s.


Le M.E.E.T, pour "meet!" : rencontrez-vous, unissez-vous, construisez des rapports de force et contribuez aux changements!


Le M.E.E.T, MEET FOR EMPOWERMENT! Pour assurer la continuation de nos actions et accroître nos potentialités d'autonomie et de résistance.

21 septembre 2012

"Une, deux, trois, quatre épingles."


 
Il est posé. Je l’ajuste : un pan à droite un pan à gauche.
 

Une, deux, trois, quatre épingles.
 
Je vérifie un instant mon reflet dans la glace. C’est bon, je peux y aller.
Ça fait quelques mois, un peu plus. J’ai encore besoin d’un miroir, je ne sais pas le faire à l’aveuglette. Bientôt je passerais pro. C’est un peu comme les lentilles : au début, on galère à en mettre une et ce même avec dix miroirs autour et puis, au bout de quelques mois on les enlève dans le noir, après une journée esquintante en guise de dernière action avant de s’échouer sur son lit.
Ça devait être comme les lentilles, en moins transparent.

Je sors des toilettes des filles. Il n’y a qu’une cour à traverser puis je serai libre. Libre de ne pas regarder à droite et à gauche au cas où l’un d’eux serait là. Je sais que je ne peux pas, je sais que c’est “interdit”. Mais je m’en fiche. Enfin, c’est ce que je dis.

Je marche tranquillement jusqu’à le voir passer devant moi. Au début, il ne me reconnaît pas, il avait l’habitude de la voir elle, pas lui. Son visage se fige et après un silence, il me dit : Suis-moi.
J’ai envie de dire non, j’ai envie de courir en lui disant “jamais !”. J’ai envie d’être déjà de l’autre côté à attendre mon tram, j’ai envie qu’il ne m’ait pas vue.
Mais je suis là et après un temps où je réalise à peine ce qu’il se passe, après un dernier regard vers mes amis, je lui emboîte le pas.
Il m’emmène chez son collègue. Lui aussi fait une tête bizarre, entre le choc et le choc. Choqué en fait, rien de plus.

Enlève ça.” , me lance-t-il. Comme s’il me demandait de lui passer le pain, comme si ce qu’il venait de dire était anodin et vide de représentations.
Je bugge un instant. Je pensais avoir réalisé ce qu’il se passait mais je me rends compte que ce n’est pas vraiment le cas. Cette phrase sonne le glas en moi. Ma gorge se noue. J’ai envie de crier non et de partir mais je m’exécute.

Une, deux, trois, quatre épingles.
 
Je le tiens dans mes mains. Il me voyait tous les jours sans. Mais là, je me sentais humiliée. Mes yeux le fixent un instant, j’ai envie de pleurer. Mais je ne pleurerai pas, pas devant lui, pas devant eux. Ils n’auront pas mes larmes. Je reste silencieuse.
“C’est quoi ça ? Que vont dire les parents s’ils te voient devant l’école ? On n’accepte pas ça, on ne veut pas te voir avec dans les environs. Loin de l’établissement d’accord mais pas ici, pas à l’intérieur, pas devant, pas tout près.”
Ça. C’est tout ce qu’il a trouvé. Ça. Ce n’est pas très différent de ci. Et pourtant, pour moi c’était fort, c’était grand. Ça, c’était une des grandes décisions de ma vie. Tu sais, le genre d’événements que tu racontes quand on te demande ce que tu as fais de tes années sur terre. J’y avais réfléchi quelques temps, j’en avais parlé autour de moi. J’avais cherché des témoignages. J’avais planifié les choses.

Je me rappelle ma mère me dire : Réfléchis benti. C’est le choix d’une vie. Réfléchis, il y a des filles qui s’empressent et qui finissent par ne plus assumer.
Ne plus assumer ? Comment pouvait-on faire marche arrière après avoir décidé ? Je ne comprenais pas, c’était impensable.
Mais qu’importe ce que je pouvais en dire, ce que je pouvais ressentir. Qu’importe le temps de réflexion que j’y ai consacré. Qu’importe ce sentiment délicieux qu’il m’apportait, ce n’était que ça.
Tu m’écoute ? ” , dit-il.
Non, je ne t’écoute pas, enfin pas tout à fait. Ou plutôt, je n’ai pas envie de t’écouter. Non, ce n’est pas qu’un vulgaire ‘ça‘ que tu prononce comme si tu parlais d’un déchet. Non, ton blabla ne m’intéresse pas et tout ce dont j’ai envie, là, maintenant, à l’instant présent, c’est de te balancer ton discours en pleine figure avec le même ton méprisant.
Je le regardais, je n’avais envie de rien dire. Je ne voulais rien lui donner : ni mon ressenti, ni mon incompréhension. Si mes yeux à cet instant étaient des AK-47, je l’aurais fusillé sur place lui et son sbire et je serais repartie l’air de rien en soufflant sur la fumée avec, en guise de dernière réplique : “Voilà, c’était pour le ‘ça‘.”
Je l’ai laissé terminer son speech.
Vous avez fini ?” dis-je avec le ton de voix le plus plat du monde.
Il le fallait. Il fallait que je paraisse détachée, intouchable, solide. Il se sentait fort, il se sentait tout puissant. Parfois, je percevais une certaine fausse bienveillance dans ses mots, comme celui d’un frère envers sa sœur, d’un père envers sa fille, d’un ami envers sa protégée. En fait, il se croyait investi d’une mission : celle de me libérer de ce qu’il percevait comme être une prison, de me ramener vers son chemin : celui de la présumée raison. Bref, le discours cliché. Il ne comprenait tout simplement pas : Pourquoi moi ? Il pensait me connaître pourtant, il pensait que j’étais comme les autres. Il se disait sans doute qu’ils en avaient perdu une, qu’elle s’était égarée et qu’il fallait vite la remettre dans les rangs.
Je tournai les talons avec ça‘ dans les mains. J’avais envie de crier, d’exploser mais j’ai attendu de traverser cette cour.
J’étais dehors. Enfin. Mes amis m’attendaient. Je leur raconte en l’ajustant à nouveau.


Une, deux, trois, quatre épingles.
 
Ils s’indignent : “C’est qu’un con !” ce n’est pas grave, que je répétais alors qu’à l’intérieur tout était en ébullition. Si c’était grave, c’était intolérable, c’était révoltant, c’était à gerber, c’était mauvais, c’était injuste. Mais devant ces autres : ce n’était pas grave.
Les larmes se sont mises à couler. Mon amie me prend dans ses bras, elle tente sans doute de me consoler.

Les gens ont toujours cette réaction quand ils voient quelqu’un de proche pleurer. Moi je préfère qu’on me laisse. Que je me vide seule et puis qu’on en parle. Mais je suis restée dans ses bras le temps d’un instant. Elle voulait bien faire.
Je suis contente d’avoir retenu mes larmes jusque là. D’habitude, devant une scène dramatique avec des violons en fond et même si je n’ai rien suivi du film, je suis la première à pleurer.
Mais là, je n’ai pas voulu qu’ils les voient, ç’aurait été comme donner du crédit à son discours. “Tu vois, elle pleure, pourquoi fait elle ça ?Ça, encore une fois.
J’ai pris mon tram puis mon métro puis mon bus. Ça me paraissait long d’habitude mais là mon esprit était ailleurs. Je ne sais plus ce que je me suis dis durant le trajet, j’avais sans doute envie de faire le vide.

Ma mère aussi était indignée. Elle a voulu l’appeler, j’ai refusé. Je ne voulais pas lui donner une chance de déblatérer à nouveau ses bêtises. Non. Il a eu une occasion de les dire, jamais plus.
Je me suis dirigée vers la salle de bain.


Une, deux, trois, quatre épingles.
 
À nouveau dans mes mains. J’aurais pu prendre une douche froide comme dans les films après un accident presque dramatique dont le héros s’en sort in extremis. Mais pour ce que j’avais à faire, je n’avais besoin que du lavabo.
Chacun a son petit truc pour libérer son cœur et sa gorge d’un poids. Le mien est partagé par un milliard de personnes. Le front au sol, je me suis vidée. Comme jamais. C’est à chaque fois différent, on sent son âme comme sortir de son carcan, qu’il n’y a plus rien autour. Il savait, Il avait vu. Je devais Lui dire ce que je n’ai dis à personne. Il était le Seul à pouvoir m’apporter ce répit.
Certains l’interpréteront comme une épreuve, d’autres comme un test. Ce fut pour moi une occasion de me rapprocher de Lui un peu plus. Il savait, Il avait vu. Et ça me suffisait.

Plus tard, il était venu me voir, une feuille à la main.
C’est quoi ?
Bah tu n’as qu’à lire …” me dit-il en s’en allant. Il était bizarre, lui qui aimait faire le coq en vannant les élèves le voila mal à l’aise, fuyant.
Convocation de retenue pour port de signe ostentatoire au sein de l’établissement.
Bam, rien que ça ! Il était culotté. Pourquoi s’acharnait-il ? Pourquoi voulait-il absolument que je réagisse comme il l’attendait ? C’était donc ça mon tord: j’ostentais trop à son goût, à leur goût.
J’y suis allée. Ils n’auraient pas ce qu’ils attendaient, ils n’auraient rien. Je me suis confiée à Celui qui le convoquera pour port de bêtise exagératoire. Le reste m’importe peu.
Je le sentais dubitatif, toujours cette même incompréhension dans les yeux et que j’ai vue mille fois. Parfois il me regardait l’esprit ailleurs, se demandant sans doute pourquoi je n’avais pas la réaction qu’il attendait. Pourquoi je persistais avec le même refrain :
Une, deux, trois, quatre épingles.
 
Saadia.

19 septembre 2012

Appel à une manifestation nationale contre le racisme à Anvers.


Parce que des dizaines de milliers de femmes, jeunes et moins jeunes, se retrouvent sans emploi. Parce que le taux de chômage à Bruxelles est plus qu’inquiétant et que la majorité d’entre les chômeurs sont des femmes. Parce que trouver un emploi au sein d’une entreprise en ces temps de crise n’est déjà pas chose aisée et qu’il relève aujourd'hui de la mission impossible pour une femme portant le foulard de trouver un emploi. Parce que cela dure maintenant depuis trop longtemps et parce que des femmes Belges sont révoltées d’être considérées comme des citoyennes de seconde zone ! Pour toutes ces raisons, nous disons STOP !
Nous lançons un signal fort : refusons toutes ces discriminations ! Une manifestation contre le racisme est organisée ce samedi 29 septembre 2012 à Anvers par la plateforme « Hand in hand tegen racisme » (Main dans la main contre le racisme). Le MDF y participe et vous propose un départ groupé à partir de la gare du Midi à Bruxelles à 11h45. Nous nous y rendrons en train (trajet AR : 10 euros).
« Hand in Hand » et les organisations cosignataires exigent un engagement des partis politiques qui se présentent aux élections le 14 Octobre 2012 avec comme revendications: une diversité d’employés dans les différentes fonctions publiques, avec des objectifs qui reflètent leur proportion dans la population, des emplois à tous les niveaux qui tiennent compte de leurs connaissances et de leurs expériences, des emplois dans les entreprises publiques plus accessibles afin de réduire le chômage qui touche principalement ces populations.
Il est temps d’exiger des autorités des mesures pour en finir avec la discrimination à l’encontre de personnes ayant décidées en toute légalité de pratiquer leurs convictions, et de condamner ces licenciements abusifs et ces refus d’embauche pratiqués en toute impunité dans notre système !
Site web de l’appel : www.anti-racisme.be
Mouvement pour les Droits Fondamentaux

07 septembre 2012

Communiqué reprenant l’essentiel de l’action menée ce jeudi 6/09/2012 à l'Athénée royale André Thomas contre l'interdiction du port du foulard

Ce jeudi 6 septembre 2012, une action en soutien aux jeunes filles portant le foulard discriminées a été menée à l’Athénée Royale André Thomas à Forest. L’appel a été lancé sur les réseaux sociaux.
Pour concrétiser l’action, les membres du MDF ont choisi de participer tous ensemble à l’action menée à l’école Andrée Thomas, puisque cet institut dénombre le nombre le plus élevé de filles portant le foulard en Belgique. L’action avait pour objectif de remettre sur la table le dossier de l’interdiction du port du foulard dans l’enseignement secondaire et supérieur. Et si la presse présente sur les lieux était déçue du calme assourdissant dans lequel a eu lieu l’action et de l’organisation sans faille avec laquelle les jeunes filles se sont présentées à leur directeur pour porter leurs revendications, nous pouvons dire avec une satisfaction certaine que l’action a été accomplie avec grand succès !

En effet, dès la première minute de la présence des jeunes filles sur les lieux, celles-ci se sont montrées très fermes et tout aussi pacifistes, au grand désarroi de ceux qui espéraient de nous « une provocation de trouble à l’ordre publique » …

Une cinquantaine de jeunes filles, portant le foulard ou pas, se sont regroupées devant l’enceinte de l’école dès 8h30. Plusieurs d’entre elles ont répondu à des interviews de journalistes quant à leurs motivations. D’autres ont brandi des pancartes avec des slogans (voir photos ci-après). Vers 10 heures, les jeunes élèves de l’établissement scolaire concernées ont essayé d’entrer dans l’école en foulard, certaines filles ne le portant pas habituellement l’ont porté en signe de solidarité avec les autres, d’autres qui étaient déjà entrées dans l’école en sont ressorties pour rejoindre le groupe de manifestantes, et d’autres encore ayant terminé leur scolarité en juin dernier ont tenu à participer à l’action.

Le message affiché sur les pancartes ainsi que sur le tract distribué était clair : le port du foulard dans l’enseignement étant conforme aux normes conventionnelles (article 9 de la Convention européenne des droits de l’Homme), constitutionnelles (articles 19 et 24 de la Constitution belge) et décrétales (décret « neutralité » de 1994 et 2003 et décret « enseignement » de 1997), pourquoi ces jeunes filles ne pouvaient-elle pas accéder au cours avec leur foulard ?

S’en est suivit un échange entre un groupe d’élèves de l’Athénée et le directeur. Une élève et membre du MDF a porté les revendications des manifestantes. Le directeur de l’établissement n’ayant comme ressource que son règlement d’ordre intérieur, il lui a été difficile de répondre aux arguments faisant référence au décret communautaire, à la Constitution belge et à la Convention européenne des droits de l’homme. L’élève lui a donc soumis la proposition d’arrêté de gouvernement rédigé par le groupe de travail neutralite.be concernant le port du foulard dans le secondaire, une proposition qui résoudrait définitivement le problème. (http://www.neutralite.be/dossier_de_presse_30_avril_2009.pdf)

Cette proposition d’arrêté de gouvernement préconise l’autorisation du port du foulard sous certaines conditions non contraignantes. Elle est le fruit d’un compromis entre l’autorisation du port du foulard et l’interdiction de tout abus. La proposition à été soumise au directeur de l’Athénée qui ne connaissait pas son existence. « En tant que bon démocrate, je vais proposer ce document à mes supérieurs, c’est-à-dire à la Ministre de l’enseignement », nous a-t-il répondu. Nous avons pris acte et resterons très attentives quand à la suite qui y sera accordée.

Le MDF à lancé l’appel à l’action et les élèves ont donc bien répondu à l’appel et se sont prises en main elles-mêmes après que quelques conseils leurs ait été donnés par le Mouvement pour les Droits Fondamentaux. Les médias n’ont parlé que de l’Athénée Royale André Thomas alors que l’action a pu être menée dans les mêmes conditions dans 6 autres écoles de Bruxelles.

Sur le plan politique, la Ministre de l’enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet a réagi au sujet de l’action et a dit qu’elle « souhaite que le débat soit mené, et dans la sérénité ». Nous répondons à la Ministre que c’est bien dans la sérénité que nous avons réouvert le débat mais que malheureusement, elle manquait à l’appel…

Nous demandons à madame la Ministre que cessent les discours feutrés et qu’elle prenne ces dispositions pour légiférer sur la question du port du foulard plutôt que de se décharger de cette responsabilité pour laisser la confusion se réaliser sur le dos de milliers de directeurs d’écoles ! L’enseignement souffre déjà assez de l’inégalité sociale et des discriminations, et ce sont les filles des milieux socio-économiques les plus défavorisés qui en payent le pris plein (cf. carte blanche sur le blog www.mouvdf.blogspot.com). 4000 filles  ayant quitté l’école avant la rhéto pour raison de discrimination ont été recensé par le MDF! .

Avant même que l’on ait pu mener l’action et alors que notre appel était clair, certains n’ont pas hésité à sortir leur baguette criminalisante pour nous l’abattre dessus et nous discréditer : en effet, le bourgmestre d’Etterbeek a publié un arrêté de police menaçant par la répression l’acte citoyen auquel nous appelions. Le MDF a décidé de ne pas répondre à cette provocation inutile.

Nous précisons en ce sens que nous continuerons nos actions dans le droit qui nous est dû, toujours dans la fermeté et le pacifisme !

Pour conclure, nous souhaitons mettre en évidence notre certitude : le débat est relancé ! A nous tou-te-s de le faire évoluer dans le bon sens !

Solidairement,


Mouvement pour les Droits Fondamentaux.



- Vidéo de l’action du 6/09 : http://www.youtube.com/watch?v=-QDqZdxQMjQ&feature=youtu.be

- Spot de l'appel du MDF pour l’action du 6/09 : http://www.youtube.com/watch?v=lY6ol_kZaYI&feature=relmfu

- Liens presse :
LaLibreBelgique : http://www.lalibre.be/actu/bruxelles/article/759120/action-dans-un-athenee-de-forest-pour-le-port-du-foulard-a-l-ecole.html
(interview) http://www.lalibre.be/debats/ripostes/article/758957/le-voile-a-l-ecole-est-il-un-droit-ou-une-faute.html

Le Soir : http://archives.lesoir.be/facebook-%AB-toutes-en-foulard-a-l-ecole-jeudi-%BB_t-20120906-022ZZP.html?query=port+du+foulard&firstHit=0&by=10&sort=datedesc&when=-1&queryor=port+du+foulard&pos=2&all=22158&nav=1

La Capitale : http://www.lacapitale.be/516102/article/actualite/l-info-en-continu/2012-09-06/action-pour-le-port-du-foulard-dans-un-athenee-de-forest

La DH : http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/article/407151/action-dans-un-athenee-de-forest-pour-le-port-du-foulard-a-l-ecole.html

RTBF (radio Vivacité): http://www.rtbf.be/info/regions/detail_reaction-suite-a-l-action-pour-le-port-du-voile-dans-les-ecoles-secondaires?id=7833957

RTL TVI : http://www.rtl.be/info/belgique/politique/904985/action-dans-un-athenee-de-forest-pour-le-port-du-foulard-a-l-ecole

7sur7:http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/1496771/2012/09/06/Action-dans-un-athenee-de-Forest-pour-le-port-du-foulard-a-l-ecole.dhtml

HLN.be (NL): http://www.hln.be/hln/nl/1275/Islam/article/detail/1496828/2012/09/06/Actie-voor-hoofddoek-op-school-in-Atheneum-van-Vorst.dhtml

- Lien photos:
http://www.facebook.com/media/set/?set=a.4509807472960.189422.1523814950&type=3

- Côté flamand, Hakim Benichou membre du MDF et du groupe neutrali.be a lancé un appel au Ministre de l’enseignement Pascal Smet pour relancer le débat de ce côté-là : http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20120906_00286291




- Rapport d’Amnesty International concernant les discriminations et les lois inefficaces pour les contrer : http://www.amnesty.be/doc/agir-2099/nos-campagnes/exigeons-la-dignite/lutter-contre-les-discriminations/article/les-musulmans-victimes-de

07 août 2012

"Femmes de la rue". Oui, mais lesquelles? Lettre ouverte à nos élu-e-s.


Mesdames, Mesdemoiselles* et Messieurs les Échevines et Échevins bruxellois,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Bourgmestres bruxellois,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Députées et Députés bruxellois,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les Ministres bruxellois,

 
En féministes, nous fûmes enthousiasmées par la célérité des réactions qui suivirent la diffusion du documentaire « Femmes de la rue » réalisé par Sophie Peeters, étudiante en dernière année de la Haute École flamande Rits (http://www.youtube.com/watch?v=YVXc2o5shto).
En effet, il ne s’en est pas fallu de quelques heures pour que les un-e-s et les autres d’entre vous condamnent fermement insultes et « harcèlements de rue » que subiraient les femmes dans le  quartier bruxellois d’ Anneessens. Et que vous vous engagiez dans des projets de discussion parlementaire, de législation sur le sujet, ou encore dans des actions sur le terrain.
 
C'était d’autant plus enthousiasmant pour nous que, concernant le sort des femmes,  depuis  quelques années, nous n'entendions de votre part que de tristes nouvelles : par exemple, celle nous faisant comprendre qu'elles seraient les premières à être sacrifiées sur l’autel de l’austérité.
Ainsi, leur seul horizon était donc de subir la réduction de moitié des allocations de chômage pour les co-habitantes (une chômeuse sur deux est co-habitante), d'accepter  les complications à l'accès à la pension (pour cause de non assimilation des périodes consacrées aux tâches traditionnellement accordées au femmes), de se réjouir  du fait que leur salaire est de 23% (en moyenne) inférieur à celui des hommes pour la même fonction, etc.
Nous commencions à songer, pour vous réveiller, vous, élus du Peuple, à une grève générale d'un genre nouveau ; elle serait féministe ! Le Peuple n'est-il pas majoritairement féminin ?
 
Mais heureusement, le salut vint par le travail de fin d'année d'une jeune et naïve néerlandophone.  Le martyre qu'a connu Sophie Peeters, cette jeune étudiante louvaniste, brillamment mis en scène par elle-même, a permis ce miracle :   celui de vous mobiliser en quelques heures, ce que nous n'étions pas parvenus à faire en quelques années.  Nous rappelant cette vérité simple, on se soucie plus volontiers du sort des « femmes blanches » égarées dans les contrées lointaines et sauvages d'Anneessens, où règnent en maître le chômage, le décrochage scolaire et la discrimination. Surtout quand les coupables sont des « maghrébins à  95% » (sic), à l'évidence « inintégrés » et peut-être même intégristes.
 
Cet oubli opportun, c'était également le « point aveugle » du documentaire de la jeune réalisatrice, Mademoiselle Peeters n’a effectivement pas jugé utile de s’intéresser à la vie des femmes de ces quartiers-là...
Sait-elle que les « femmes actives » de ce quartier sont, tenez-vous bien, à près de 60% chômeuses ?
Sait-elle que pour vivre, et faire vivre les leurs, elles doivent essuyer quotidiennement la pression et les discriminations sociales (institutionnelles et structurelles)?
Sait-elle la part de rejet, de stigmatisation et d’humiliation que subissent celles qui essayent de faire des études pour sortir du chaos, celles qui tentent de décrocher un emploi pour prétendre à l’émancipation financière, celles qui cherchent à inscrire leurs enfants dans des écoles correctes, celles qui se mobilisent pour avoir accès à leurs droits fondamentaux ?
Sait-elle le nombre de filles de ces quartiers qui sont exclues de l’enseignement pour le simple fait qu’elles portent un foulard ?
Sait-elle aussi le nombre de propos vomis quotidiennement sur ces jeunes filles par leurs enseignants, prétendant à longueur de cours être payés pour leur « dévoiler le cerveau »?
Sait-elle le nombre de jeunes filles qui, après avoir fait leurs études, seront renvoyées à leur cuisine malgré tous leurs efforts pour intégrer le marché de l’emploi ?
Sait-elle seulement le potentiel véritablement féministe qu'ont ces femmes et qui reste gâché, pour le plus grand plaisir de notre société machiste ?
Nous doutons qu'elle puisse répondre à ces questions-là. Et bien, si ça l'intéresse vraiment, nous l'invitons à nous rencontrer.  Nous lui expliquerons tout cela en détail...
 
Et pour ce qui est de vous, Mesdames et Messieurs les élus (du Peuple), il ne faut pas  que vous brisiez un si  bel élan, que vous entraviez votre nouvelle vocation au féminisme, provoquée par ce salutaire et enrichissant documentaire.
Ainsi, nous nous proposons de vous aider à cette tâche, pleine de noblesse, par ce modeste inventaire, et nous ne doutons pas de la célérité et du sérieux de leur réalisation. Il s'agira donc de :
- revenir sur toutes les mesures d’austérité dont pâtiront les femmes, et celles des quartiers populaires  en premier ;
- condamner toutes les discriminations faites aux filles et aux femmes que ce soit dans les rues populaires de Bruxelles ou les institutions bruxelloises, que ce soit dans les faubourgs où séjournent les fonctionnaires européens ou dans les administrations ;
- en finir avec l'exclusion et la discrimination scolaire qui touche  les jeunes filles qui ont  fait un choix vestimentaire « qui déplaît », cette discrimination paralyse leur rêve d’émancipation ;
- combattre le sexisme dans le traitement des travailleuses sur le marché de l’emploi et détruire définitivement  mur et plafond de verre qui condamnent leur évolution professionnelle;
- faire baisser les chiffres astronomiques du chômage des femmes de manière générale et plus particulièrement ceux qui concernent les femmes des quartiers populaires de Bruxelles ;

Bref, en guise de conclusion, il s'agira, Mesdames et Messieurs les élus du Peuple, de revaloriser véritablement le statut des femmes et de cesser d'instrumentaliser le féminisme, afin de dominer et de discréditer encore  un peu plus les personnes qui se situent tout en bas de l'échelle sociale !

En attendant, veuillez recevoir, Mesdames,  Mesdemoiselles* et Messieurs les élu-e-s, l’expression de notre plus grande détermination.




Hanane El Khattouti, quartier des Etangs Noirs,
Khadija Hajja, quartier Annessens,
Dalila El Hattachi, quartier de la Cage aux ours,
Chaima El Kharraz, quartier Chicago,
Hajar Moumni, quartier Lemonnier,
Hannae Ben Azzous, quartier Ribaucourt,
Hafsa Rian, quartier des Marolles,
Soumeya Jhabli, quartier Comte de Flandre,
Chadia Samadi, quartier Aumale,
Imène Mahmoud, Meise,
Charlotte Lesdesma, quartier Simonis,
Wassima El Ouardi, quartier Karreveld,
Loubna Draoussa, Kraainem centrum,
Chaima Ouahmed, quartier Bockstael,
Jihad Barkoui, quartier Shweitzer,
du Mouvement pour les Droits Fondamentaux.



*L'appellation "mademoiselle", très courante en francophonie, fait partie de ces expressions du sexisme ordinaire puisque son équivalent masculin n’existe pas. Le sexisme concerne tous les comportements ou paroles qui viennent minorer, inférioriser les femmes, uniquement parce qu'elles sont des femmes. Elles constituent une violence symbolique à leur égard et nourrissent le terreau de toutes les formes de violences.