14 juin 2013

Pour Faouzia Hariche, les femmes portant le foulard n'ont pas de droits!



« Contrairement au cas de Grâce-Hollogne, nous appliquons les dispositions légales du décret neutralité de 1994 - qui insiste sur le fait de s’abstenir de toutes formes de prosélytisme - et le règlement de travail de la Ville - qui interdit le port de signes philosophiques sur le lieu de travail » Faouzia Hariche (PS), Echevine de l’Enseignement de la Ville de Bruxelles - 11/06/0213 (1)


Suite à la réaction de Madame l’Echevine Faouzia Hariche sur l’avis du Conseil d’Etat du 17 avril 2013 autorisant le port du foulard pour les professeurs de religion, et son refus de l’appliquer dans sa circonscription, le M.E.E.T. réagit avec ferveur et condamne fermement cette décision qui va à l’encontre de tout principe de justice et rappelle, par la même occasion, que les outils juridiques n’ont pas vocation à être utilisés à tord et à travers et de manières abusives contre les citoyens.

En effet, le décret du 31 mars 1994 évoqué par Madame Hariche est désuet. Un nouveau décret, daté du 17 décembre 2003, qui abroge de facto le précédant, impose certes aux enseignants « d’adopter une attitude réservée, traiter les options religieuses en des termes qui ne peuvent froisser, s’abstenir de tout propos partisan dans les problèmes idéologiques et refuser de témoigner en faveur d’un système philosophique ou politique quel qu’il soit » mais mentionne surtout que « rien n’interdit aux professeurs de religions reconnues de porter tout signe d’appartenance, y compris vestimentaire ».
Xavier Delgrange, membre du Conseil d’Etat, disait à ce propos : « l’enseignement de la religion échappe pratiquement totalement au contrôle des autorités publiques […] Les titulaires de cours de religions reconnues ne sont pas astreints au devoir de neutralité et même, le prosélytisme de leur part n’est pas critiquable ».

Dès lors, le M.E.E.T. se pose la question suivante: par quel miracle démocratique, une élue politique se donne-t-elle le droit de refuser d’appliquer un arrêté promulgué par une instance juridique dont nul n’est censé ignorer la loi?

On ne cesse de parler de « diversité », de « multiculturalité », de « vivre ensemble ». Cependant, force est de constater qu’aujourd’hui rien n’est fait pour respecter l’autre dans ses droits et son intégrité, en l’occurrence un simple code vestimentaire propre à une partie des femmes musulmanes leur vaudra l’exclusion sociale. Ceci, à une période où l’accès à l’emploi sur Bruxelles est devenu un chemin de croix, où les violences morales et islamophobes battent leur plein tandis que l’enseignement bruxellois devient tristement célèbre dans les rapports internationaux pour son exceptionnelle discrimination.

L’attitude des élus de Bruxelles qui, au moment des élections, n’hésitent pas à racoler auprès de la misère à laquelle ils contribuent, dépasse l’imagination des plus pessimistes d’entre nous.

Par ailleurs, aux dérives des élus politiques, s’ajoutent les multiples abus des directions d’écoles qui, sous l’impunité ministérielle, se permettent de violer les articles 19 et 24 de la constitution belge, le décret neutralité, etc. ; ce qui engendre chaque jour de graves discriminations passées totalement sous silence. Nous travaillons à la récolte d’une infime partie des témoignages relatant ces discriminations et nous sommes choqués, nous le répétons, par la gravités des faits.

Par conséquent, nous, membres du Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou-te-s, constatant que les interpellations politiques restent caduques (les promesses de débat faite après l’action menée par le MEET le 6 septembre 2012 n’ont jamais vu de suite !) et appelons à une coordination afin de contester cette décision de Madame l’échevine Faouzia Hariche, ainsi qu’à une large mobilisation pour des actions qui se feront très prochainement.

Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou-te-s !




Pour nous rejoindre et pour toutes informations complémentaires : m.e.e.t.belgium@gmail.com


(1) http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/article/436854/pas-de-foulard-dans-les-ecoles-de-la-ville.html