09 octobre 2010

Contribution du MDF à l'atelier "Luttes Féministes" lors du Forum Social le 17 avril 2010

Accès à la formation et à
l’emploi pour le genre féminin :
Egalité dans les droits, inégalité dans les
faits !

(Forum Social, 17 avril 2010)

L’égalité homme-femme pour ce qui est de l’accès à la formation et à l’emploi est assuré, théoriquement, par un cadre juridique qui s’est développé depuis les année 50 :
• Cadre juridique international : Convention 111 du 25 juin 1958 …
• Cadre juridique Européen : La directive du Conseil du 10 février 1975 …
• Cadre juridique Belge : Loi-programme du 4 août 1978 de réorientation économique…
Hors si ces différents cadres juridiques et politiques prévoient l’égalité femme-homme, c’est malheureusement loin d’être un acquit dans la réalité de notre société.
Pour ce qui est de l’accès à la formation, l’école et obligatoire pour tou-te-s jusqu’à 18 ans. L’accès à la formation de base est ainsi garanti et il n’y a donc pas de problème si ce n’est que pour certaines options habituellement destiné aux garçons, les filles auront plus de difficultés à s’intégrer suivant le fait qu’elles ne seront pas forcément bien accepté (d’après certain, les filles ne font pas électronique…). Mais en générale, toutes les filles et tous les garçons ont accès à toutes les options. Il en est de même pour les études supérieures malgré que les clichés vont dès lors y nicher : les filles font de la psychologie et les garçons font de l’ingénierie. Les études d’ingénieur sont encore le domaine d’étude où règne la plus faible mixité de genre. A ce niveau une certaine sectorisation commence à apparaître au niveau des domaines d’études supérieur pour nous retrouver à seulement 8% de professeurs ordinaires d’université féminins. Selon de Hainaut et Meulders du DULBEA, l'université est encore un monde d'hommes régis par et pour les hommes et leur présence majoritaire dans les commissions de sélection contribue à faire persister les déséquilibres en défaveur des femmes. Pourquoi ? Nous y reviendrons plus tard.
Pour ce qui est de l’accès à l’emploi, les choses deviennent sérieusement plus compliquées pour les femmes.

Un brève état des lieux.
• En 2001, 56% des femmes âgées de 15 à 64 ans sont actives, càd que soit elles travaillent soit elles sont demandeurs d’emplois. 85 % de celles-ci travaillent dans le secteur tertiaire.(selon INS).
• 73% des hommes sont actifs
Comme ces chiffres incluent aussi les personnes au chômage, il serait intéressant de s’arrêter un petit instant sur les chiffres du chômage même :
• 8, 5% des femmes actives sont au chômage en 2003 contre 10% en 1992 7, 8% des hommes sont au chômage en 2003 contre 5,1 % en 1992 ( sources : eurostat )
L’écart s’est donc amoindri entre 1992 et 2003, mais cela est plus dû au fait que davantage d’hommes se sont retrouvés au chômage qu’au fait que plus de femmes aient eu accès à un emploi.
• Au final, seulement 50,4% des femmes ont un emploi.
Nous entrons ensuite dans le domaine de l’emploi proprement dit. Les secteurs masculins représentent 69% de l’emploi contre 31% pour les secteurs féminins. Il faudrait donc que 19,6% des travailleurs , soit 1 travailleur sur 5, change de secteur pour que la répartition sectorielle soit équilibré. (selon un rapport sur la qualité de l’emploi de 2003)
Si les préférences d’orientation différentes des hommes et des femmes ne sont pas un problème en soit, ce qui l’est davantage est que les secteurs dit féminins sont moins valorisés et que les salaires y sont moins élevés que dans les secteurs masculins. Cela explique en partie les écart de salaire qui existent entre les femmes et les hommes.
La disparité n’est pas que sectorielle ou salariale en ce qui concerne l’emploi ; elle est aussi
• hiérarchique :7,4% des hommes occupent des postes de direction contre 4,1% des femmes ;
• présente au niveau du temps de travail : 4,3 % des hommes travaillent à temps partiel contre 33% des femmes et 70% de ces dernières sont contrainte au travail partiel. Les contrats à temps partiel font partie de ce qu’on appelle les contrats précaires (davantage féminin).(source INS)
Pourquoi cette situation alors que , comme il l’a été défini plus haut, il y a tout un cadre juridique et politique censé assurer l’égalité homme-femme. La réponse est entre autre dans le fait que des préjugés et des clichés règnent quand au capacités des femmes :
- Les femmes sont moins apte à travailler car plus fragile/sensible physiquement. Pourtant, la grande majorité des emplois ne nécessitent plus des aptitudes physiques particulières et ce grâce aux progrès.
- Les femmes ont un rôle de mère et il faudra donc leurs accorder plus de congé, plus de privilèges , ce qui en fera tout de suite des personnes moins rentables. Hors si les femmes peuvent être mère, les hommes ne peuvent pas moins être père !
- Les femmes doivent être belles pour attirer la clientèle. Elles ont très souvent un rôle (en plus) de « vitrine » dans leurs sociétés. Hors si la femme à les capacités intellectuelles pour exercer sa fonction pourquoi devrait-elle subir cette pression du « paraître absolument » en plus, alors qu’un homme exerçant la même fonction n’a pas cette pression. Si une femme à la capacité intellectuelle sans toutefois répondre aux critères marketing lié à l’apparence physique, est-elle condamnée génétiquement ?
- Les femmes d’origine immigrés passent mal : alors que durant des années on a justifié leurs non accès à des bons postes par la sous-qualification, aujourd’hui c’est exactement l’inverse qui se passe. Les femmes issus de l’immigration qui ont fait des études ne trouvent pas de travail de par leur identité alors même qu’il à été observé dans les communauté turc et marocaine qu’un plus grand nombre de filles entamaient des études supérieures par rapport aux personnes dites belgo-belge chez lesquels la part de garçons entamant des études supérieures est plus importante que la part des filles. La discriminations lié aux origines se rajoutent aux trois précédentes. Le fait d’être d’origine extra européenne augmente le risque de tomber sous le seuil de pauvreté de 39% ( source DULBEA). Seul le niveau d’étude peut jouer en faveur de ces femmes.

L’unique manière de balayer ces préjugés et clichés est que les mentalités évoluent, dans toute la complexité de l’expression. Si 36% des femmes en Belgique vivent sous le seuil de pauvreté, c’est que la discrimination à l’emploi n’y est pas pour rien. Il faut donc impérativement lutter contre la ségrégation des femmes dans les secteurs à bas salaires, contre la féminisation du temps partiel et contre les discriminations faites aux femmes sur leur apparence ou encore leur appartenance.

L’égalité homme-femme doit donc faire l’objet d’un travail d’assimilation profond de la part des patrons, des collègues, du publique mais aussi (et certainement plus) de la part des politiques. La question du genre ne doit pas servir de prétexte à de nouvelle formes de discrimination comme nous le voyons faire de plus en plus, en politique notamment. Ce devrait au contraire être un terrain de luttes féministes citoyen où tout le monde trouve sa place ; femmes et hommes d’ici et de tous horizons confondus. Il en va du bien être et de l’avenir de notre société.

Kaoutar Boustani
Pour le Mouvement pour les Droits Fondamentaux.

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